Premiers pas au Pérou, à Piura et Trujillo: changement total de décor

Publié le par Yolou

Dimanche 28 février: en route pour la frontière péruvienne. Le trajet est à couper le souffle: le bus se faufile à flanc de montagne, longeant des parois impressionnantes. Le passage de la frontière s'effectue sans encombres: le seul point noir, c'est qu'il faut faire la queue sous un soleil accablant. La chaleur... On l'avait presque oubliée, celle-là! Mais on risque de la retrouver pendant quelques temps maintenant: en effet, finie la montagne et l'altitude: le bus plonge vers la vallée qui longe l'océan Pacifique, et dans ce coin, il faut chaud, très chaud! L'endroit est d'ailleurs très sec et quasi désertique. Par contre, les routes sont enfin droites, et ça ça fait plaisir!

Arrivée à Puira, au nord-ouest du Pérou. Premier constat: on étouffe de chaleur, on dégouline à grosses gouttes; deuxième constat: c'est sale, moche et sans intérêt, c'est très pauvre (pas mal de bidonvilles), ça pue (les monceaux de déchets laissés à l'abandon en plein air sont la proie des charognards) et ça grouille de monde. Bref, après la fraîcheur des montagnes et la beauté de l'Equateur, le contraste est déstabilisant et nous met un peu mal à l'aise. Mais après neuf heures de bus, on n'a pas le courage de pousser plus loin: une douche (froide) et un lit, voilà nos seules revendications pour cette nuit!

 

Le lendemain, direction Trujillo, plus au sud. Pas envie de s'attarder à Piura... Le problème, c'est que les bus péruviens ont tous la mauvaise idée de ne partir que l'après-midi ou la nuit. Les départs en matinée sont rares dans tous le pays (faudra qu'on m'explique pourquoi!), et clairement, nous, ça ne nous arrange pas du tout! Tant pis, on se plie aux règles du jeu et on poireaute jusqu'à 13h30 pour choper le premier bus de la journée. Et attention, ici, ce sont des bus de compétition: sièges en cuir, deux étages, chiottes, service à bord, clim, etc. Le grand luxe! On choisit le premier rang à l'étage pour profiter de la vue.

Six heures de trajet jusqu'à Trujillo: la route est absolument rectiligne pendant 450km. Passage au beau milieu du désert de Sechura, une étendue de sable, de dunes, de végétation rase, de cahutes et de chèvres qui broutent les quelques herbes. On se croirait au Maroc plutôt qu'au Pérou!

Arrivée à Trujillo dans la soirée. Nous logeons chez une adorable -et bavarde!- petite mamie péruvienne qui possède plusieurs chambres. Or celle-ci est aussi guide de profession: du coup, moyennant quelques sous, elle nous emmène le lendemain faire la tournée des sites archéologiques de la région dans son antique Coccinelle Wolkswagen -qui date de 1973!

La cité de Chan Chan, d'abord: une immense ville au milieu du désert, qui a disparu il y a plusieurs siècles enfouie sous le sable et qui a été découverte assez récemment. Les travaux de restauration sont actuellement en cours. Pas très impressionnant: il ne reste guère plus que quelques murs et tombes; mais la luminosité éclatante et le dédale des places témoignent de la grandeur passée de la civilisation Chimu qui a vécu ici -300 000 habitants!. L'endroit doit cependant être nettement moins connu que le Machu Picchu puisque le nombre de touristes présents ce jour-là pouvait se compter sur les doigts de la main...

Puis direction l'Arco Iris -l'arc-en-ciel-, la Huaca del Sol et la Huace de la Luna, des pyramides dédiées aux fonctions religieuses et sacrificielles de la civilisation Moche. Pas aussi grandes qu'en Egypte, mais ça a de la gueule quand même! Et notre guide de déplorer le manque d'argent pour entretenir et mettre en valeur ces sites, les pillages fréquents et impunis, l'absence de politique touristique décente, etc. Y'en a que pour le Machu Picchu et les Incas, dit-elle! Dommage, c'est vrai que l'endroit gagnerait à être connu, parce que ça vaut le détour.

Retour à l'hôtel sous la pluie: dans cette région plutôt désertique -comme sur toute la côte péruvienne- un tel phénomène est assez rare. Evidemment, faut que ça tombe au moment où on est là... Avantage: la température baisse, et c'est pas de refus! Inconvénient: les moustiques rappliquent et nous pilonnent sans relâche toute la nuit. Ah les crapules!

Le lendemain, petit tour dans Trujillo: rien d'extraordinaire dans cette petite ville de province, mais nous en profitons pour tester quelques spécialités culinaires péruviennes: ceviche pour Loulou (sorte de soupe froide de poissons et fruits de mer marinés dans des oignons et du citrons), cuy pour moi. Le cuy, c'est tout simplement un cochon d'inde cuit à la broche, que l'on vous sert généralement entier dans l'assiette avec la tête et les pattes, très populaire au Pérou. Pas mauvais comme viande, bien que très fort: le goût se situe entre le poulet, le faisan et la cuisse de grenouille. Lou n'y a pas touché, refusant de manger un congénère de son défunt hamster prénommé Génus. Pour ceux qui possèdent chez eux un de ces charmants rongeurs domestiques et qui ne savent pas comment s'en débarrasser, voilà une excellente idée de recyclage... Ah oui, j'oubliais la boisson emblématique du pays: l'Inca Kola. Rien à voir avec l'autre Coca: c'est jaune fluo, pétillant, un goût de banane tagada, chimique à souhait, mais c'est « made in Peru », alors tout le monde en boit, même si c'est dégueu, fierté nationale oblige!

Publié dans Pérou

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L
Salut! Trop agréable et drôle de te lire! Je voulais juste savoir si tu te rappelais pour combien vous en aviez eu d'aller du sud de l'Equateur à Trujillo (prix des bus et auberges environ?) car nous y allons avec mon copain mais on a du mal à s'imaginer le budget.. Merci!
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N
<br /> Bon be j'ai lu vos articles depuis le ski ai essayé de laisser un commentaire mais impossible ça ne postait pas !<br /> <br /> Je disais donc...<br /> La civilisation... Moche ?! Ca n'a fait rire que moi ?!<br /> Non mais rassurez-moi quoi !<br /> Nous au ski il y avait le Mont Pourri, et vous vous découvrez la civilisation Moche.<br /> Non mais normaaal quoi xD.<br /> <br /> & dégoutant pauvres petits hamsters !<br /> Vous vous en payez une tranche qd mm les loulous...<br /> <br /> <br />
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S
<br /> T'inquiètes, je veille...merci pour les tofs!<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Et les photos???...<br /> Bisous quand même!<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> Oups!! Oubli réparé! Et bien on est suivi de près!!!! Enormes bisous ma poulette!<br /> <br /> <br />
B
<br /> Pas mal le coup du cochon d'inde. Je me fais agent de surface dans un laboratoire, et c'est cuy tous les soirs! Dommage qu'on ai pas vu ça avant, on aurait su quoi faire de la portée des souris de<br /> la soeur... ^^<br /> <br /> <br />
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